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23 mai 2004 7 23 /05 /mai /2004 22:10

             
                Nous rentrons à la maison, enfin, celle des Juk ! A 21 h 30, « le maître » arrive du travail et nous pouvons nous mettre à table. La cuisine est bonne mais un peu surprenante pour nos palais de « françouss ». Le bortsch, cette soupe de betteraves et autres  légumes avec un bouillon de viande est bien agréable. Les ukrainiens y rajoutent de la crème fraîche. La cuisinière Anna se donne beaucoup de mal pour nous faire plaisir . Nous sommes six adultes à table. Les filles de la maison mangent à part, dans la cuisine, peut-être juste parce que la table de la salle à manger est trop petite pour huit.

            La vodka coule à flots, cul-sec pour le premier verre, suivi d’un verre d’eau, re-cul-sec au deuxième plat, puis re-re-cul-sec au troisième plat. Il faut au moins boire trois verres en portant chaque fois un toast, à l’amitié, aux femmes, à l’amour, …tant qu’il reste de la vodka dans la bouteille ! Et s’il n’en reste pas, on n’hésite pas à ouvrir une autre bouteille !


           L’alcoolisme est un véritable fléau en Ukraine et la vodka est bon marché. Notre chauffeur Oleg ne boit pas une goutte d’alcool dans la journée car en voiture la tolérance est à zéro, mais il se rattrape le soir et se réveille le matin avec les yeux rouges.

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23 mai 2004 7 23 /05 /mai /2004 22:05

 

              Nous allons ensuite à un très vieux cimetière que nous n’avions pas encore exploré. Il y a beaucoup de vieilles tombes dans les herbes, mais il faudrait beaucoup de chance pour tomber sur celles d’Eudoxia et d’Anna, car il y a beaucoup de stèles cassées et enfouies sous les herbes folles. Oleg, qui cherchait avec nous à perdu ses clés de voiture. Nous désespérons de les retrouver dans cette végétation luxuriante et pourtant le miracle se produit, il les retrouve ! Décidément la chance est avec nous !

              Il est 15 h 00 passées quand nous rentrons pour déjeuner chez les Juk ! Nous sommes gênés, mais il paraît  que ça n’a pas d’importance ! en Ukraine on mange tout le temps et à n’importe quelle heure ! En tous cas, nous n’irons pas au mariage, il est trop tard.

Anna Juk nous a préparé un bortsch et des « vareniki » une sorte  de ravioli fourré au fromage, c’est délicieux. Anna en fait aussi avec des cerises.

              Après concertation, nous décidons de passer l’après-midi à Ternopil. Nous nous garons près de la gare. Oleg donne un peu de monnaie à un type pour garder la voiture. Maurice en profite pour photographier la gare, dont l’intérieur est magnifique, ainsi que le quai d’où sont peut-être partis ses ancêtres, Bilan, Seniuk, Rychley… et sa mère ! Peut-être sont-ils partis de Bila, où il y a un quai et un abri, avant d’arriver à cette gare de Ternopil.

Nous nous promenons dans la ville, Sur les trottoirs, des marchands de souvenirs, des matriochka, des œufs magnifiquement décorés, beaucoup de tableaux et d’icônes. Maurice achète une icône. Nous allons dans un bar, puis dans un café où nous mangeons des mille-feuilles en buvant un thé excellent.

 

 

            Il fait beau mais l’air est glacial. Nous allons devoir acheter des pulls. A Ternopil, nous ne voyons pas de magasins. En fait, il y en a, mais ils n’ont pas de vitrines comme en France. Quelques uns ont une enseigne, par exemple le sex-shop ! Mais dans l’ensemble, quand on ne sait pas déchiffrer la langue, il faut d’abord entrer pour voir.

A la Poste, ouverte même le dimanche, on vend de tout : des piles, des savonnettes, de petits cadeaux. Pour les cartes postales, le choix est réduit à quatre ou cinq modèles, dont la cathédrale  et le théâtre de Ternopil. Nous achetons le stock.

Sur la place de la Poste il y a un bassin avec un joli jet d’eau qui fonctionne aujourd’hui dimanche, mais pas durant la semaine. Nous prenons des photos. 


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23 mai 2004 7 23 /05 /mai /2004 22:00

          
           

 Luba nous ouvre sa porte, c’est aussi une babouchka, elle a environ 70 ans ! L’accueil est mitigé, pas chaleureux. Elle dit s’être fâchée avec sa mère et ne rien savoir. Elle dit aussi sur un ton de reproche, que nous arrivons trop tard ! Que toute sa vie, Anna s’est sentie abandonnée par ses sœurs et qu’elle leur en voulait beaucoup. Nous essayons d’expliquer qu’avant l’indépendance de l’Ukraine, les choses n’étaient pas simples, que le courrier ne passait pas.

              Elle ne sait même pas où est enterrée sa mère ! Elle n’a aucune photo. Nous essayons de savoir ce qu’est devenue Magda, une autre sœur de Pélagie. Elle ne sait pas, peut-être qu’elle est allée en Angleterre…ou en Nouvelle Angleterre… Nous sommes déçus, mais bon ! nous débarquons là où on ne nous attend pas ! Sa belle-sœur Anna, l’épouse de Volodya (Volodymir) ne dit pas un mot. Non pas qu’elle soit distante, à son regard, on dirait qu’elle veut parler, mais elle n’est probablement qu’une "pièce rapportée" et sait se tenir à sa place. A la grille, Luba rappelle Oksana pour lui dire qu’elle a entendu parler de Tekla qui est partie en Argentine, ce que nous savions déjà.

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23 mai 2004 7 23 /05 /mai /2004 21:50

           
              Après la messe, Madame Bryniak vient nous voir, elle veut nous inviter chez elle. Alexandra lui dit sèchement que ce n’est pas possible car notre emploi du temps est surchargé. Cela nous met mal à l’aise car cette femme nous a fortement ému et nous aurions parlé avec elle avec plaisir. Mais passer par une interprète n’est pas évident, le temps que nous comprenions ce qui s’est passé, c’est déjà trop tard ! 
              Oksana nous entraîne chez une très vieille femme qui habite avec ses enfants à une centaine de mètres de l’église. Pendant le trajet Oksana nous dit qu’un cousin de sa mère a émigré en France. Nous lui demandons son nom : Politchouk Ce n’est pas un nom inconnu pour nous. Nous lui raconterons plus tard l’histoire d’Eudoxia avec un certain Politchouk, maire du village car apparemment, elle n’a pas fait le lien.
              Chez la vieille dame, nous sommes bien accueillis. Il faut dire qu’avec Oksana comme guide, cela facilite grandement les choses. Elle est enfant du pays et devant elle les portes s’ouvrent sans méfiance. Là, miracle ! sur les photos que nous lui montrons, la babouchka reconnaît Anna Skyba - qui n’est autre que notre Anna Bilan ! mais qui a pris le nom de jeune fille de sa mère . Elle nous dit qu’Anna a eu deux enfants, une fille Luba et un garçon, Volodya . Elle a eu ce deuxième enfant avec un soldat à la fin de la guerre, alors que son mari était au front. Le mari n’est jamais revenu, il a été porté disparu. Elle nous dit qu’Anna était une jolie jeune femme fantasque, qu’elle disparaissait des journées entières sans que personne ne sache où elle allait. Elle s’est fâchée avec ses enfants et a fini sa vie, miséreuse, dans un hospice. Elle ne nous en dira pas plus car… elle connaît aussi sa fille Luba Redchuck, la cousine de Maurice ! qui pourra selon elle, répondre à toutes nos questions.
 

                La fille de la vieille dame appelle Luba au téléphone et nous y allons aussitôt. Luba habite dans une assez grande maison au milieu d’un immense potager, juste en face de la baraque où nous avons rencontré le curé, et de la future église dédiée à Sainte Olga !  Nos recherches étaient difficiles du fait que ne connaissant pas le nom de mariage d’ Anna, nous cherchions essentiellement le nom de Bilan. Par chance, nous avions des photos !

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23 mai 2004 7 23 /05 /mai /2004 19:34

      

   Le temps est bien gris. Après un copieux petit déjeuner chez les Juk, nous nous préparons pour aller à la messe. L’après-midi, à 15 heures nous devons aller à un mariage ukrainien. Les mariés sont sourds, ça commence bien !!! En fait à 10 h 00 nous allons à l’église Saint - Nicholas ou nous attend  déjà Oksana. Il y a déjà des hommes et des femmes installés sur des bancs le long des murs. Les vieilles femmes sont habillées simplement, avec le foulard sur la tête. Les jeunes femmes sont tête nue, évolution…. Seul les vieux sont assis, les jeunes restent debout. Oksana nous entraîne sur le devant près de l’autel. Nous sommes un peu mal à l’aise.
           L’église est pleine maintenant et les gens nous dévisagent. L’église est magnifiquement décorée et fleurie. Devant l’autel il y a une corbeille de pain et une autre où les gens déposent des petits papiers pliés. La cérémonie est longue, très émouvante, des voix d’hommes et de femmes s’élèvent dans l’église, c’est magnifique et cela nous donne la chair de poule ! Maurice est très ému. C’est dans cette petite église qu’a débuté la vie de sa famille ukrainienne ! Chants, sermons, et encore chants. Ces voix vous remuent l’âme ! Quelle ferveur ! Mais le moment le plus émouvant, pour nous qui ne comprenons pas les mots, c’est le moment où nous écoutons les noms de Eudoxia et Pélagia Bilan. Les gens se  retournent vers nous avec beaucoup de sympathie et on me propose même de m’asseoir sur le banc au milieu des personnes âgées !!! Oksana nous explique ensuite par l’intermédiaire d’Alexandra que le prêtre a dit que nous venons de France pour retrouver notre famille et faire cette messe pour nos aïeux et qu’il a aussi demandé à toute la population de nous aider dans notre démarche. J’ai oublié de dire que pour la quête, on m’a proposé de me rendre la monnaie sur la pièce de quelques grivnas que j’avais posé dans la corbeille !

 

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22 mai 2004 6 22 /05 /mai /2004 22:55

Solomia             Solomia (salomé), chanteuse d'opéra internationale      

 

                              le père de Solomia  Le père de Solomia


          Solomia était une des filles du pasteur qui a baptisé Maria, la mère de mon mari.


        

 

 

 

  L’après-midi, Oksana nous  emmène au Musée de la chanteuse Solomia , la fille du prêtre qui avait baptisé Eudoxia et ses filles. Elle dit que nous trouverons peut-être quelque chose ici car il y a de nombreuses photos de l’ancien Bila et de ses habitants. Là nous faisons la connaissance de Maria Fedoun, une belle femme d’une soixantaine d’année, vêtue d’un ensemble bleu comme ses yeux et coiffée du traditionnel fichu, qui nous  reçoit comme des princes sur une musique et une chanson de Solomia. Tout un protocole, avant de nous raconter la vie de la chanteuse pendant toute la visite du Musée soit une bonne heure.


 
                                       Mme Maria Fedun près du miroir magique de Solomia         

          Mme Fedoun a préparé pour nous un petit goûter. Elle nous offre du vin doux, des gâteaux  et du chocolat, et là, gros moment d’émotion : arrive une vieille femme au visage très doux : c’est la femme de Pawlo Bryniak qui a émigré aux USA . Maria Bilan-Richley, la fille aînée d’Eudoxia,  qui  a aussi émigré aux U.S.A. nous avait raconté son histoire dans une lettre envoyée à Pélagie, la grand-mère de Maurice. Nous lui montrons les lettres ou son mari Pawlo explique qu’il a fui l’Allemagne nazie pour se réfugier aux Etats-Unis et qu’il n’a jamais pu donner de nouvelles à sa famille de peur de la mettre en danger. A cause des bolcheviks. Mme Bryniak –qui ne l’a jamais revu - pleure à chaudes larmes et nous ne sommes pas loin de l’imiter. C’est important pour elle de savoir que c’était pour les protéger, elle et ses enfants qu’il n’avait jamais donné de nouvelles, alors qu’elle pensait qu’il les avait abandonnés purement et simplement. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’il était mort en Amérique.





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22 mai 2004 6 22 /05 /mai /2004 22:50

 

             Nous visitons le vieux Bila, ses très vieilles bicoques, puis nous allons au cimetière, envahi d’herbes sauvages. En fait, les tombes sont entretenues pour la plupart et bien fleuries, mais personne ne s’occupe de l’entretien général, des allées. Nous nous rendons vite compte que nous cherchons une aiguille dans une botte de foin ! nous ne savons pas lire les inscriptions sur les tombes et ni Alexandra ni Oleg , malgré leur bonne volonté, ne sont d’un grand secours !

 
                                     Vieilles maisons à Bila

              Heureusement, le Ciel est avec nous et nous envoie Oksana ! Quand nous sommes allés voir le prêtre pour traduire les actes, Maurice  lui a demandé de faire une messe pour la famille d’Eudoxia et Pélagia. Parmi les Babouchkas qui étaient là, il en était une, qui n’a rien dit mais écoutait notre histoire de toutes ses oreilles. Nous apprendrons plus tard qu’elle a un cousin émigré en France, dont elle a perdu la trace. Cette femme a parlé de notre recherche à sa fille, Oksana, qui a proposé, par l’intermédiaire de la famille Juk, d’être notre guide. Oksana  est une jeune femme de 36 ans, mariée à Igor, elle a deux adorables fillettes Lilya et la petite Oksana. Elle est institutrice et enseigne aussi le catéchisme dans l’ancienne école aux volets bleus que nous avons vue à notre arrivée. Elle connaît toutes les familles de Bila où elle est respectée. C’est une aubaine ! Nous faisons sa connaissance, lui expliquons notre recherche, elle prend des notes, dessine en quelques coups de crayon notre arbre généalogique ukrainien puis elle nous accompagne à nouveau au cimetière. Nous trouvons une tombe où est écrit le nom Elena BILAN. Oksana va nous emmener visiter la fille de cette Elena, une dame assez âgée qui habite à Bila. On sent que cette femme est réticente pour nous parler, mais elle se laisser photographier. Elle dit ne pas avoir connu sa mère qui est morte quand elle avait à peine deux ans. En effet nous avions vu sur la stèle que cette Eléna  Bilan était morte à 22 ans.


 
Le cimetière de Bila

              Nous visiterons une autre  « femme Bilan », une certaine Anna, quatre-vingt ans passés,  qui nous parle de derrière sa grille, nous dit que nous faisons fausse route, elle n’est pas de notre famille, mais elle demande à nous embrasser avant que nous partions. Malgré la présence d’ Oksana et sa bonne réputation dans le village, on ressent la méfiance des gens envers les étrangers que nous sommes


Une femme nous a bien reçus et offert des gâteaux. Elle avait beaucoup d ‘humour. C’est la petite fille d’un certain Alexis Politchouk qui était chanteur clérical et habitait dans la même rue qu’Oksana. Chez elle il y avait un magnifique piano. Elle était veuve, je crois. Elle nous raconte en riant que quand elle était jeune elle était amoureuse  d’un jeune homme dont nous avons retrouvé la trace en Amérique, Kasian Bryniak. Mais il a émigré et c’est avec un autre qu’elle s’est mariée.




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22 mai 2004 6 22 /05 /mai /2004 22:05


              Nous allons donc aux Archives. Après avoir descendu quelques marches, nous nous retrouvons dans un bâtiment sombre. Des couloirs, des portes. Pas d’accueil. Alexandra et Oleg déchiffrent les inscriptions sur les portes et après avoir trouvé la bonne, nous attendons … longtemps. Enfin une femme nous reçoit. Alexandra explique notre démarche et ce que nous recherchons. La femme dit que le Directeur va nous recevoir. Quand nous nous enquerrons des conditions financières, l’homme lève les bras au ciel et nous jure ses grands dieux que le recherche sera gratuite, mais il accepte quand même les cent  grivnas qu’ Oleg lui glisse discrètement dans la main. Alexandra dit que sans argent, ils ne trouveront rien. Ils ne chercherons même pas ! Le Directeur note nos demandes et dit que nous aurons les résultats sous quinzaine. Nous insistons pour les avoir en fin de semaine parce que dans quinze jours nous serons repartis pour la France.

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22 mai 2004 6 22 /05 /mai /2004 21:57



           Nous avons passé une très bonne nuit, il faut dire que nous étions épuisés par la route. Quand nous descendons à la salle à manger vers 8 h 00, Anna est déjà debout depuis 6 h du matin, elle a fait chauffer de l’eau pour notre toilette et frit le poisson, car le petit déjeuner est comme le dîner : un buffet, avec du saucisson, du fromage, des pâtes, du poisson frit, des beignets, de la confiture et de la crème fraîche, un vrai repas quoi ! Seul le café remplace la vodka ! Pas facile pour nous qui nous contentons le matin d’un thé ou café et d’une tartine ! Il faut manger ! faire honneur à la maîtresse de maison qui a préparé tout cela ! nous conseille Alexandra.


            Aujourd’hui nous voulons commencer nos recherches. Rencontrer le curé puis visiter l’église Saint - Nicholas entrevue hier, où ont été baptisées Pélagie, Michel, Olga et Maria, la mère de Maurice.  Hier soir, au repas, la sœur de Michel, qui s’appelle Nadya,- c’est la femme rousse qui nous avait reçus à notre arrivée la Mairie – a  téléphoné tous azimuts pour nos recherches. Il y a, paraît-il, un vieil homme de 90 ans qui sera questionné.


            A 9 h 00 précises, nous rencontrons le Père Roman. Entouré de ses « grenouilles » et muni de sa loupe, il commence à déchiffrer nos actes de baptême. Déjà le nom du curé qui a baptisé toute la famille Bilan est un sésame, une figure locale qui a fait beaucoup de bien pour la ville, organisé une chorale. Il avait quatre garçons et cinq filles dont l’une, Solomia (Salomé) est devenue chanteuse d’opéra internationale. Un musée a été édifié à sa mémoire. Le Père Roman déchiffre nos actes, écrits en polonais et en latin. Il nous affirme que des « Bilan » vivent encore à Bila, mais rien de plus. Pour nous c’est un début, nous sommes dorénavant sûrs d’être dans le bon village ! Alexandra dit que nous allons aller aux Archives, mais Oleg insiste sur le fait qu’ici tout se paie. Les fonctionnaires ne sont pas incorruptibles. Nous pensons cadeaux, mais il semble que l’argent frais ait plus de chance de délier les langues.

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21 mai 2004 5 21 /05 /mai /2004 21:44


        Bila, la cour de l'ancienne école
.

          Puis Olga nous emmène à l’ancienne école aux volets bleus et à la petite église Saint Nicolas, avec son toit, ses boiseries vertes et son clocher extérieur. C’est une église gréco-catholique où a été baptisée toute le famille de mon mari. Nous allons rencontrer le curé à un autre endroit, un petit local qui sert de chapelle, plutôt une sorte de cabane de chantier, c’est curieux, mais près de là se construit une belle église toute blanche et moderne, dédiée à Sainte Olga. L’intérieur de « la cabane » est tout de bois richement décoré de broderies colorées. Le Père Roman est un beau vrai curé . avec un regard extraordinaire d’intelligence et de bonté. Il est entouré de ses grenouilles de bénitier, des petites babouchkas coiffées de fichus colorés et bavardes comme des pies. Mais Roman sait, d’un simple geste de la main, leur imposer silence. Il nous donne rendez-vous pour le lendemain matin.


          Nous retournons à la maison et descendons au rez-de-chaussée où Anna a préparé le dîner. La table est couverte de mets divers : légumes crus accompagnés de crème fraîche, tranches de saucisson et de fromage, bien disposées sur des assiettes, poisson frit, pommes de terre. Nous apprenons qu’en Ukraine on sert tous les plats en même temps sur la table comme un buffet où chacun se sert . C’est copieux et bien arrosé. On nous sert du vin liquoreux, du café et beaucoup de vodka. D’emblée, Oleg et Michel Juk s’entendent comme larrons en foire ! Vodka et cigarettes aident bien à faire connaissance. Alexandra parle avec les filles, Olga et sa  grande sœur Natalya, toute aussi jolie, et aussi avec Anna qui reste très discrète. Comme dit Alexandra, c’est Micha le maître de maison !




          Après le dîner, Anna s’excuse de ne pas avoir d’eau chaude, le chauffage n’est pas allumé à cette saison, mais qu’on ne s’inquiète pas, elle en fera chauffer ! Nous n’avons encore rien vu de l’Ukraine ! la maison comporte une salle de bain moderne, sans eau chaude certes, mais  avec une baignoire, et des toilettes  à la française ! Il y a aussi une machine à laver le linge dont Anna dit ne pas savoir se servir. Si nous en avons besoin, nous devrons demander aux filles.

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